Soutien à Yauheni Kryzhanouski, victime de la répression au Bélarus.

Soutien à Yauheni Kryzhanouski, victime de la répression politique au Bélarus


Le 29 février 2024, le Conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg votait à l’unanimité une motion de soutien à Yauheni Kryzhanouski, inculpé par un tribunal Bélarus, sans en avoir été officiellement notifié, de complicité́ d'« incitation à la haine sociale », de participation à un complot dans le but de s’emparer du pouvoir, de complicité́ d'appels à des sanctions contre le Bélarus et d'autres actions visant à nuire à la sécurité́ nationale, ainsi que de participation à un groupement en vue de commettre des actes extrémistes.

Le 1er juillet 2024, il a été condamné à 10 ans de prison (colonie pénitentiaire à régime strict) à l’issue d’un procès par contumace au Bélarus dans le cadre de la « procédure spéciale » pour les crimes graves et très graves. Cette procédure est appliquée pour poursuivre les opposants politiques et les dissidents qui se trouvent à l’étranger.

Yauheni Kryzhanouski est un sociologue et politiste français d’origine bélarusse, diplômé de Sciences Po Strasbourg (2005) et de son Master Sciences sociales du politique, docteur de l'Université de Strasbourg et membre associé des laboratoires SAGE (CNRS-Unistra) et CERCEC (CNRS-EHESS), enseignant à l’Université de Strasbourg en 2009-2020. Il est condamné avec 19 autres chercheurs, journalistes et militants des droits humains, sans avoir été informé des faits qui lui sont reprochés. Cette parodie de justice n’est rien d’autre qu’une des formes que revêt de la répression mise en place au Bélarus, amplifiée depuis les manifestations contre le régime de 2020 et l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. Dans ce pays, toute critique des autorités, qu’elle émane des militants politiques, des défenseurs des droits humains, des artistes et du monde académique, est aujourd’hui étouffée.
Sciences Po Strasbourg exprime sa solidarité avec Yauheni Kryzhanouski et soutient les autorités françaises dans les démarches qu’elles entreprendront pour le défendre. Au-delà du cas personnel d’un enseignant-chercheur formé en son sein et y ayant travaillé, Sciences Po Strasbourg soutient également les autres condamnés, et exige la fin des répressions contre le monde académique, les militants d’opposition et la société civile au Bélarus.